Photographie d’internés assis sur un banc dans un potager

Trois internés assis sur un banc dans le potager du camp. On aperçoit la tour de garde du camp au centre supérieur de l’arrière-plan. Cette scène informelle laisse penser que la photo n’a probablement pas été autorisée. Par ailleurs, il est probable que le cliché ait été pris en même temps que ceux de DICEA2011.0001.0012, DICEA2011.0001.0013, DICEA2011.0001.0022, DICEA2011.0001.0029 et DICEA2011.0001.0031. L’homme à l’extrémité droite est Osvaldo Giacomelli.

Le lieu de la photographie demeure incertain. Toutefois, d’après d’autres photos (voir DICEA2011.0001.0001), il est probable que la scène ait été immortalisée au Camp d’internement de Fredericton en 1943.

Les internés étaient bien traités par les Opérations d’internement. En effet, les hommes soulignent qu’ils recevaient trois repas par jour. Néanmoins, les internés indiquent également qu’à leur arrivée, la nourriture du camp était intolérable. Ce n’est que lorsque les internés italo-canadiens ont pris les rênes de la cuisine, en utilisant entre autres des aliments cultivés dans leurs propres potagers, que les repas sont devenus appétissants. Le déjeuner comprenait café, lait, gruau, bacon, jus de fruits et œufs. Au menu du dîner figuraient souvent soupe, viande et légumes, et omelettes. Au souper, étaient servis en alternance viande et poisson, avec légumes et pâtes. Selon la saison, les internés recevaient aussi des pommes ou une salade. Il y avait du pain à tous les repas. Les détenus avaient également le droit de recevoir des colis de chez eux qui renfermaient souvent des denrées italiennes comme de l’huile d’olive et des fruits.

La photographie appartient à une collection détenue par l’interné italo-canadien Osvaldo Giacomelli. Avant son décès, il s’était exprimé sur enregistrement à propos de son internement avec des journalistes et universitaires. Il a été suggéré que Giacomelli aurait été un sympathisant du fascisme et de Mussolini. L’un des internés italo-canadiens détenus pendant le plus longtemps, il a été libéré le 29 mai 1945. Giacomelli lui-même pensait qu’il avait été interné à tort et a intenté un procès au Gouvernement du Canada en 2005. Lorsque Giacomelli est décédé en mars 2006, son dossier était encore non-résolu.