Journal de Nida Olivieri, Hamilton, ON, 1939-1940

Journal personnel de Nida Olivieri, dont le père, Antonio (Tony) Olivieri a été interné en 1940. Les entrées sélectionnées décrivent l’humeur et l’atmosphère au sein de la communauté italo-canadienne d’Hamilton, en Ontario, durant l’époque précédant la déclaration d’Italo-canadiens comme étrangers ennemis le 10 juin 1940.

Les dates du journal correspondant à l’internement de son père ont été laissées vierges intentionnellement. Les entrées ont repris au retour de son père. Elle s’exprime sur l’humeur et la réintégration de celui-ci après son internement. 

Lors d’une entrevue Toni McDermott, fille de Nida, décrit ces passages et d’autres tirés du journal et révèle la signification qu’il revêt pour elle.

Le journal est relié en simili-cuir et arbore une fermeture en métal.

Parmi les passages transcrits figurent les suivants :

21 mai. / Mardi 1941  Mikey[?] est rentré / la semaine dernière.  Il me manque / le grand géant blond.  Il / avait l’air si propre[?] et fort, / un peu, comme un dieu.

22 mai / Mercredi. 1940  L’Italie va peut-être se joindre à / l’Allemagne.  J’espère que non. / Ça se passera mal pour nous. / Le maire a refusé l’invitation au / banquet italien.

25 mai / Samedi. 1940 J’ai travaillé fort / aujourd’hui. Parade des anciens combattants demain. / Italiens pas invités.  Sodality[?] / se réunit demain.

26 mai / Dimanche. 1940 Couronnement Sodality[?] / ce soir.  Pas si chaud aujourd’hui.  / j’ai réalisé mes ambitions / …[illisible] / …[ illisible] / …[ illisible] File de soldats …[ illisible]…chantent.

10 juin / Lundi. 1940  L’Italie rejoint l’Allemagne dans la guerre / Police ici cet aprèm. et a emmené Papa / pour enquête.  Il doit rester / la nuit.  Trois lieutenants venus aujourd’hui / quelqu’un jeudi. Hommes rejetés usine d’acier.

11 juin / Mardi. 1940 Quelle journée!  On a couru / toute la journée – [illisible, noms de personnes] /à chercher nos hommes! / Flics, gendarmes, soldats.  Quel lot! / Hier [gribouillis] [illisible] « espion ». Peut-être que Papa / [flèche indiquant le début du passage, l’entrée continue] est envoyé au nord dans un camp de concentration.  Je / comprends maintenant ce que cette guerre signifie. Pour / la première fois je connais le vrai chagrin.  « peur »  (cadre)

17 juillet / Mercredi. 1940 Papa rentre à la maison aujourd’hui. / Nous étions sortis et quelle surprise / on a eue!  Il était si bronzé et / avec un air dur, pas le même.  Son / moral semblait brisé, d’une certaine façon.

18 juillet / 1940 Jeudi. J’aimerais qu’oncle Don et / le reste puissent sortir. / Tatie a de l’espoir.  Papa / avait beaucoup de choses intéressantes / à raconter sur le camp.

19 juillet / Vendredi. 1940  [illisible] beaucoup pour ce que / [illisible] papa et un jour « il » regrettera ce qu’il a fait / [illisible] Nous avons beaucoup / de compagnie tout le temps maintenant.

22 juillet / Lundi. 1940 Je suis allée chez le dentiste / ce matin.  Il est bien. [illisible] / et intéressé et tout [illisible] / [illisible]                   

23 juillet / Mardi. 1940 Papa a peur de sortir [illisible]. / Il a encore peur.