Entrevue avec Teresa Mongiat

Teresa Mary Mongiat (née Bertolli) a vu le jour en Italie le 1er juin 1924. En décembre 1930, les Bertolli ont immigré à Toronto au Canada, pour s’établir dans la communauté de Friulani dans un quartier connu sous le nom de la « Junction ». La famille de Teresa vivait d’aides sociales, car sa mère n’avait pas d’emploi et son père ne travaillait que par intermittence à cause de sa santé fragile. Teresa se souvient que sa famille habitait dans des logements en location avec d’autres familles et explique même qu’à un certain point, huit enfants vivaient dans la maison. Teresa ne parle pas de ces événements de manière négative. Au contraire, elle se rappelle avec tendresse ces moments de partage et d’entraide. En 1940, à l’âge de 16 ans, Teresa a éprouvé des difficultés à trouver et garder un emploi, à cause de ses origines italiennes. Elle a fini par trouver un poste de domestique chez une famille italienne. C’est à cette époque que la GRC (Gendarmerie royale du Canada) l’a contrainte à se signaler auprès du commissariat local. Teresa explique sa désignation d’étrangère ennemie pendant la Seconde guerre mondiale par le fait qu’elle soit née en Italie par son absence de papiers de citoyenneté, comme ses parents. Teresa raconte qu’au début, elle devait se signaler toutes les semaines puis, plus tard, tous les mois. Elle fût finalement déchargée de cette obligation, après s’être plainte de la gêne occasionnée. Pendant la guerre, Teresa a changé d’emploi pour travailler dans un entrepôt. Elle en profite pour évoquer brièvement la mutation du rôle des femmes alors qu’elles commençaient à travailler. Teresa se remémore également les activités sociales organisées par diverses organisations de la communauté italienne, telles que des pique-niques. Après la guerre, Teresa a aidé de nouveaux immigrés qui ne parlaient pas anglais, en les accompagnant chez le médecin et/ou aux bureaux d’immigration.