Entrevue avec Leonard Tenisci

Leonard Tenisci est le fils de Fioravante (Fred) Tenisci, interné pendant la guerre. Fioravante Tenisci est né à San Leonardo, Abruzzo, et sa femme Emilia (Emily) Tenisci (née Barazzuol) vient d’Abbotsford, en Colombie-Britannique. Avec ses dix enfants, la famille Tenisci partait souvent en vacances, en Italie en 1962 par exemple, alors que la fratrie allait de deux à seize ans. Né juste après l’aîné de la famille, Leonard étudie la zoologie à UBC (University of British Columbia) avant de poursuivre une carrière de photojournaliste et d’acteur. Fred Tenisci est interné avant de se marier et envoyé à Kananaskis, puis à Petawawa. Chaque jour, il y écrit des lettres à sa fiancée, mais l’on détruit sa correspondance. Leonard se rappelle que lorsque de son arrestation, son père tenait un magasin d’articles religieux. Ayant reçu un avis concernant son arrestation imminente, Fred se rend à la paroisse de St. Anthony chez le Père Balo, qui stockait pour lui des articles de valeur dans le sous-sol de l’église. Leonard explique que son père évoquait souvent le côté plus léger de la vie dans le camp, comme la chorale qu’il a créée, et son interaction avec le maire de Montréal, Camillien Houde. Leonard est perturbé et choqué que, malgré les nombreuses lettres de référence de l’archevêque, de relations professionnelles de son père et du président de l’association de gens d’affaires de Trail, son père n’ait pas été relâché. La GRC (Gendarmerie royale du Canada) a expliqué à Fred Tenisci que, pour prouver qu’il n’est pas un ennemi du Canada, il devrait rejoindre les forces armées canadiennes. M. Tenisci a accepté à la condition de ne pas aller en Italie se battre contre sa famille et ses amis. Cependant, la police ne pouvant garantir que cela, il a accepté le sort du camp d’internement. Leonard mentionne que son père a trouvé les agents polis, et qu’il ne gardait pas de rancœur par rapport à son internement. À sa sortie, il a d’ailleurs continué à jouer un rôle productif et positif au sein de la communauté de Trail. Leonard a consacré quinze années de sa vie à promouvoir la paix, suite à l’expérience de son père pendant la guerre. Il poursuit son travail dans la méditation transcendantale aux quatre coins du monde.